dimanche 14 novembre 2010

UN SAMEDI APRES MIDI...

Galerie du Centre Leclerc, un samedi, 14h30... Quelle idée, aussi, d’aller traîner à Leclerc, un samedi à 14h30, me direz-vous ? Et je vous répondrai : là n’est pas la question ! Non mais. Car si on commence comme ça on ne va pas s’en sortir.

14h30, donc, et une queue longue d’une bonne vingtaine de mètres à l’entrée de l’espace culturel. Des jeunes, des vieux, des prolos et des gens plus distingués, des têtes de profs, des têtes de ménagères... Heureux d’être là, mais calmes et courtois. Pas de bousculades ni d’accrochages. Mais qu’attendent-ils tous, ainsi... L’ouverture d’une billetterie pour des places de concert ? Pas du Hard Rock, apparemment, ni de la musique pour midinettes : le public est trop varié... Un chanteur passe-partout, style Florent Pagny ? Bof... Pas de quoi justifier une telle queue, qui s’allonge minute après minute.

Ma curiosité sociologique est piquée à vif... Qui peut bien attirer un public aussi hétéroclite ? Alors que je suis en pleine réflexion, un brave garçon costumé de gris, genre agent immobilier, un micro sans fil à la main, lance son annonce :

« Attention ! Un événement exceptionnel, aujourd’hui, de 15h à 17h, à l’espace culturel de la galerie Leclerc ! Michel Drucker sera là en personne, dans quelques minutes maintenant, pour dédicacer son dernier livre Rappelle-moi. »

C’est donc ça ! Je m’approche et je découvre en effet des piles de livres amoncelées sur deux tables. Difficile à en évaluer le nombre exact de volumes. Plusieurs centaines sans aucun doute. 500, peut-être ! Ils sont fous !

Mais quand j’essaye d’évaluer le nombre de personnes qui font déjà sagement la queue, j’atteins déjà presque la centaine... Et j’imagine qu’ils ne sont pas venus poireauter là uniquement pour apercevoir la bobine du beau Michel : ils comptent bien repartir avec un exemplaire dédicacé...

14h40... Les fans du présentateur continuent à s’agglutiner... Et moi, je me prépare à décamper. Quoi ! Sans attendre Michel Drucker ? Bin oui... Je ne le regarde déjà pas à la télé, alors en vrai, transpirant et pas maquillé...

En quittant le supermarché je repense à ces piles de livres dressées, sur les deux tables. Dans deux heures, c’est une évidence, elles seront quasiment liquidées... Je ne sais pas ce que vaut le livre de Michel Drucker. Ce que je sais, par contre, c’est que si je prends quatre des derniers livres que j’ai lus et aimés (Disons Géographiques de Bertrand Redonnet, Iles sans océan de Patrick Corneau, L’Intrus de Joaquim Hock et Chœur des contraires de Michel L’Hostis), je ne suis même pas sûr que la moyenne des ventes de ces quatre bouquins approche le nombre des livres vendus ce samedi, en deux heures, par Michel Drucker...

Et alors, me direz-vous ? Alors, rien... Cela me conforte juste dans l’idée que vous aviez raison : on ne devrait jamais aller faire ses courses un samedi après-midi à Leclerc...

Stéphane Beau

8 commentaires:

  1. Leclerc vend aussi des choses encore plus indispensables venues d'orient et amoureusement fabriquées par de petites mains tremblantes...
    C'est super bien Leclerc !

    Prenons un Vendredi 12 Novembre: voir une telle affluence permet de dire qu'un jour sans Son Leclerc est un jour de perdu qu'il faut vite rattraper...
    Haïssons les 11 Novembre fériés ! Mort aux morts !
    Vive les poches en plastique qui préservent la nature !

    Ahhhhhhh... j'en tremble de partout....

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  2. une petite sélection de BD afin de vous consoler de la culture de masse,Non de Non:

    "de briques et de sang":une formidable enquête au coeur du familistère de Guise;utopie,dystopie,la frontière est mince,hein,hein ...

    "quand souffle le vent des iles":un western breton avec des gabelous et des contrebandiers à la places des cow-boys et des indiens;un foklore universel quoi et en plus c'est remarquablement écrit et pourtant c'est chez Soleil ...

    "working" de Studs Terkel:l'histoire vivante des petites gens qui devrait un peu plus émailler nos livres d'Histoire (bordel)

    bien à vous

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  3. @ Vinosse : Ouais, j'ai honte : ce serait tellement plus "class" de dire que je vais faire mes courses dans un marché bio, ou chez des petits commerçants de proximités, façon Jean-Pierre Coffe... Mais bon...

    @ Heptanes : Tu peux nous proposer des pt'its comptes rendus plus détaillés de ces BD si tu le souhaites

    Stéphane B

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  4. Mais je suis au Leclerc de B... tous les jours!

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  5. @ vinosse : Et moi je vais plutôt à celui de N... Peu de chance de nous croiser, alors :-)

    SB

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  6. Qu'est-ce que cette pub déguisée pour L, pourquoi pas A ou M. Tsss

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  7. Donc, vous n'avez qu'à allez à Leclerc acheter… l'Intrus, de Joachim Hock, au moins, ça vaut largement le déplacement et vous en aurez vraiment pour votre argent: livre écrit par un vrai auteur, pas par un "vu à la TV faisant écrire son bouquin par un n...gre" (mais vous pouvez aussi le commander à votre libraire préféré, celui du coin de la rue).

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  8. @ Zoé : vous avez raison ! J'aurais pu aussi parler du S.U. de T ou du I de M... Mais l'histoire s'est passée au L de N...

    @ Patrick57301 : Pour acheter "l'Intrus" (ou "La Chaussure au milieu de la route" puiqu'on parle des éd. Durand Peyroles) à Leclerc, il faudrait déjà que ces livres y soient... Et pour qu'ils y soient, il faudrait que Michel nous laisse une petite place sur les présentoirs, ce qui n'est pas le cas...

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