Ma survie de la plume a toujours dépendu de revuistes et de petits éditeurs…Je suis donc mort plusieurs fois, mais l’on apprend à vivre de sa plume morte, sans les autres qui, la plupart du temps, vous le rendent bien !
Alors j’écris en priorité pour mes tiroirs. Adoptez cette expérience à votre revue, par exemple vous n’en tirez qu’un seul exemplaire, celui qui vous revient, et le tour est joué !
Je pense qu’une revue n’a d’intérêt que si elle soutient pleinement et en continu, avec insistance, les quelques auteurs que le revuiste a envie d’amener à la reconnaissance. Si c’est pour avoir mille abonnés et éparpiller les écrits de ces mille abonnés sur plusieurs années, cela finit par ressembler à un club de bridge à la dérive.
Je suis un simple poète, je ne trimbale pas un surnom en figure de style, mais j’ai bien conscience qu’en poésie, on n’a pas encore dépassé la vieillerie poétique …L’expression moderne –à la mode, les avant-gardistes, ces « recèlements » de traités de versification, ces momies assimilées, digérées, et chiées dans les recueils, encore et encore !
La poésie est devenue une histoire de professeurs et d’adolescents mal léchés attirés davantage par le mythe de Rimb, par sa gueule sur les posters, par cette révolte en trompe l’œil qui mène plus souvent, de nos jours, à l’habit vert qu’en Abyssinie !
Delahaye ! Mais de quoi qu’on cause : de la voiture ou du pote de Rimbaud ?
Les poètes maudits, quand on lit leurs biographies écrites par les Izambard soixanthuitardisés, et fulgureusement diplômés, on se demande si ceux de Charleville et d’ailleurs, ne se révéleraient pas dans la fusion d’un Sarkozy réussi et d’un Baader raté. Ils se toucheraient presque du doigt comme ce symbole sur la fresque du fameux plafond.
A quoi reconnaît-on le style ? A son habit, son col d’hermine…L’autre, pas un mot pour désigner honnêtement l’absence naturelle de style –l’astyle ? L’astylé donc, on le juge, il est dans le box des accusés, l’anarchiste –le vilain terroriste va!
Du mythe, du génie et de la postérité en littérature. (par monsieur de Mauvaise Foy) :
Ce sont des charognards patentés –qui ont obtenu un sceau du pouvoir, et qui plongent leurs becs empuantis dans les cercueils, les chairs putréfiées, les tas méconnaissables, les orbites remplies de gélatine, les os marouflés -les os mous d’électeur invétéré. Ils manipulent ces informités, les combinent, les agglomèrent, en tirent les présumés génies, les figures historiques officielles, celles qui ressemblent comme des fils à l’assujettissement en cours, aux parangons écoeurants qui se suivent…
Toi l’enfant sans collier, si tu cherches un exemple, il agonise sûrement dans une de ces prisons des républiques immondes. L’homme est en phase d’anéantissement, pris dans les sas de l’oubli programmé à travers la bouche des maîtres qui dit oui ou non selon les fils actionnés du gagne-pain qui les relient à leur indépendance.
Fabrice Marzuolo
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