lundi 27 septembre 2010

LE RESPECT ? MON CUL...

Des lectrices attentives m’ont reproché, la semaine dernière, mon machisme latent. Je vais aujourd’hui essayer de me faire pardonner !

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La scène : Deux hommes, la quarantaine, propres sur eux, dans une voiture...

Conducteur : Le problème, tu vois, c’est le respect... Les gens ne se parlent plus, ils ne s’écoutent plus, ils ne dialoguent plus...

Passager : C’est sûr ! Et la politesse aussi : bonjour, merci, au revoir, c’est quand même pas compliqué ! Quand on voit comment se comportent certains adultes, on se demande quelles valeurs ils peuvent transmettre à leurs enfants !

Conducteur : Tout à fait d’accord avec toi, et même... Merde...

Passager : Qu’est-ce qu’il y a ?

Conducteur : Il y a des travaux... ça bouchonne... On va être en retard...

Passager : Ah oui ! Tiens, essaye de te faufiler à droite, là, sur le trottoir...

Conducteur : Ouais... Mais... qu’est-ce qu’elle fout, celle-là... [Le conducteur klaxonne et fait signe à un autre automobiliste de se pousser].

Passager : Pourquoi elle recule pas ?

Conducteur : Putain de bonne femme... Quand on sait pas conduire on reste à la maison... Allez, recule... Quoi ? Qu’est-ce qu’elle a à gueuler en plus ! Connasse ! Mais si, ça passe ! C’est déjà assez compliqué comme ça, alors si en plus on se tape des nulles comme ça !

Passager : Et voilà, à cause d’elle on va être en retard... alors qu’en passant sur le trottoir, c’était bon... Y en a vraiment qu’aime bien faire chier le monde... Ouais, c’est ça, regarde de l’autre côté ma poule... Tu t’en fous, t’es pas pressée... Tu dois être une femme au foyer... Tu vas pas être en retard pour faire les boutiques... Tiens, ça avance un peu...

Conducteur : Ouais, c’est bon, ça va passer... Attention, hop, c’est bon ! Allez salut poufiasse, on fonce...

Passager : Cool...

Conducteur : De quoi on parlait déjà ? Ah oui ! du respect...

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Stéphane Beau

14 commentaires:

  1. Ton texte me plait, Stéphane, mais je n'aime pas la démarche...Deux connards pas brillants en échange de trois pouffiasses imbuvables.
    C'est l'alternance et la notion de parité chère aux élus locaux.
    On l'a dit et redit,pourtant, la bêtise nous vient des anges : elle n'a pas de sexe.
    Je me souviens des années de "l'extrémisme féministe" où on demandait aux filles militantes ce qu'elle nous reprochait fondamentalement- mis à part le fait d'avoir deux grotesques couilles qui se balançaient dans le calfouète - et la réponse était, bingo : Le pouvoir !
    Ces connes n'ont jamais compris qu'on n'avait aucun pouvoir, qu'on détestait même toute forme de pouvoir, même dans nos vies quotidiennes.
    Alors..Et puis, quand quelques-uns d'entre nous se sont mis à assumer la contraception masculine ( de façon irréversible, hors la loi mais sans danger pour les plaisirs de l'érection et de tout ce qui peut s'ensuivre (Hiii), quand par démarche individuelle nous avons partagé les responsabilités, alors là, nous étions des diables et des fous : Nous leur volions le bâton avec lequel elle se battait et flétrissions leur misérable drapeau !
    Alors, laisse tomber, non, je n'aime pas trop ta démarche...
    Mais, toi, je t'aime bien.
    Il va sans dire.

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  2. Ce texte était surtout un petit pied-de-nez pour dire qu’au fond, la parité, je m’en fous comme de ma première couche lavable ! La bêtise n’a pas de sexe, c’est une évidence, et je trouvais amusant d’utiliser cette démarche pour proclamer la victoire de la parité... de connerie entre hommes et femmes. Mais ma démarche est sans doute un peu vaine et puérile (car en plus d’être un « homme » je suis resté un grand enfant !!! Bref, cumul des handicaps !).

    Les grandes idées féministes qui flottent toujours un peu dans l’air du temps m’amusent bien souvent et j’aime bien les bousculer un peu. Cette notion de pouvoir que tu mets en avant est effectivement symptomatique. Cette idée, qui sous-tend presque toujours les propos féministes, que les hommes jouissent d’un pouvoir supérieur et que, partant de là, ils maintiennent les femmes dans une forme d’aliénation est ridicule et je n'arrive même pas à comprendre comment certaines femmes osent encore la mettre en avant. Quand on sait que la grande majorité des suicidés, des SDF, des internés en hôpital psy, des accidentés de la vie, des alcoolos, etc. sont des hommes, on se demande un peu, quand même, comment ça se fait qu’on souffre autant alors qu’on est au pouvoir. Quand on voit que certaines féministes comparent la lutte homme/femme à une lutte de classe de type patron/ouvrier... Sauf que le patron et l’ouvrier n’ont pas la même espérance de vie, le second mourant en moyenne dix ans plus tôt que le premier, ce qui n’est pas anodin... Et que ce rapport s’inverse étrangement en ce qui concerne les hommes et les femmes qui vivent en moyenne dix ans de plus que les hommes... Tiens, qui aliène qui, alors ?

    Et pour moi, un gros problème reste à ce jour toujours irrésolu dans l’équation féministe : les hommes sont des salauds, bon ; ils aliènent les femmes, bon ; ils les cantonnent injustement dans les taches ménagères, bon ; ils ne s’occupent pas assez de l’entretien quotidien des enfants, bon... Mais alors, comment explique-t-on que, alors que cela fait des milliards d’années que les femmes «éduquent» les petits garçons, les «hommes» sont toujours des salauds ? Pas douées les femmes, quand même...

    Ou alors c'est génétique... Mais alors il ne sert à rien de militer pour l'égalité des sexes...

    Ou alors elles aiment quand même un peu ça, les salauds...

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  3. Eclat de rire !
    Merci
    Et puis, tu sais, j'ai bossé dans une administration : Si j'ai dû y batailler dur avec la hiérarchie masculine pour ne pas être tout à fait décervelé sous le poids de sa bêtise et de sa minable jouissance de pouvoir, la féminine ne m'a rien épargné non plus de sa chafouinerie, de sa petitesse et de sa répugnante outrecuidance liée à sa petite branche d'organigramme !
    Là, il y avait vraiment parité : C'était, tout sexe confondu, à qui serait le plus con.
    Alors......

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  4. L'embêtant avec le féminisme, comme d'ailleurs avec l'anti-racisme, c'est qu'il fait oublier que la vraie discrimination, la plus universelle, demeure économique... Même si, bien sûr l'économique croise les autres. D'où le triomphe du communautarisme dans les sociétés libérales.

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  5. Bien d'accord avec vous Solko.
    La vraie discrimination est une discrimination économique.
    Bien évidemment non retenue dans les critères de discrimination reconnus par la loi. Les critères retenus étant : l'origine, le sexe, la situation de famille, l'apparence physique, le patronyme, l'état de santé, le handicap, les caractéristiques génétiques, les mœurs, l'orientation sexuelle, l'âge, les opinions politiques, les activités syndicales, l'appartenance ou la non-appartenance vraie ou supposée, à une ethnie, une nation, une religion.

    Au cours d'une formation sur ces questions, je faisais remarquer que n'importe lequel de ces critères n'avait pas le même impact selon que l'on était un ouvrier manœuvre ou un ministre. Mon interlocuteur resta dubitatif et évoquant un ministre français d'origine maghrébine entendu à la radio sur ces questions, m'affirma que la souffrance était la même.

    Je suis d'autant plus heureuse de vous entendre mettre en avant ce critère économique, qu'il me sembla vous entendre dire ailleurs que la bagarre contre la réforme des retraites était une bagarre de consommateurs...

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  6. @ Michèle :
    Oui. C'est davantage un constat dépité qu'un point de vue personnel. Il se trouve que les manifestants que j'entends autour de moi ne remettent pas trop en cause les inégalités économiques sur lequel repose le système, mais songent avant tout à la consommation dont ils sont ou non capables. J'ai du mal à les suivre dans ce qu'ils appellent une "lutte", à vrai dire, et qui me semble plus le début politicien d'une campagne électorale qu'un combat déterminant.

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  7. Traduction : Ailleurs = Exil des mots.
    C'est pas une question de pub, c'est une question de savoir de quoi on parle.
    Et ça fait partie de la déontologie de l'expression sur le net

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  8. @ Bertrand :
    Je savais que tu réagirais ainsi, tu m'as déjà fait le coup. Sache donc que citer l'Exil des mots m'eût amenée à expliciter davantage et donc à brouiller le message en introduisant d'autres considérations. J'ai failli dans un post suivant mettre un lien vers le billet en question, mais là encore, il me semblait qu'on s'éloignerait du propos.
    Étant donnée la réponse claire de Solko, et je comprends mieux, nous sommes de fait avec ton propos dans une illustration de la discrimination économique. Voici donc le lien :

    http://lexildesmots.hautetfort.com/archive/2010/09/27/bingo.html#comments

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  9. Si je t'ai déjà fait le coup, comme tu dis si élégamment, tout le monde comprendra alors que c'était suite à une première du genre de ta part. C'était Chez Solko à propos d'une phrase entière de Nauher.
    Une erreur récurrente n'en étant déjà plus une, je tenais beaucoup à le signaler.

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  10. Dont acte. Jamais deux sans trois (sourire).

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  11. @Solko & Michèle : Le problème du féminisme heurte en effet deux tabous : le tabou économique, particulièrement complexe à démêler dans nos sociétés démocratiques à vocation égalitaire (car reconnaître qu'il y a une discrimination économique, c'est admettre quand même un peu que le système déconne sérieusement et que les individus ne sont pas déterminés par leurs choix libres et rationnels mais par un système aliéanant). Le débat n'est pas neuf, mais il semble être de plus en plus difficile à poser aujourd'hui sans se faire taxer de vieux gauchiste qui ne comprend rien aux lois du marché...

    Autre tabou auquel se heurte le féminisme, c'est le tabou éthologique et/ou biologique. Car de deux choses l'une : soit les différences homme/femme (avec tout ce qui s'y rattache, inégalités diverses des deux côtés, violence conjugale, comportements agressifs etc...) s'expliquent par une différence d'ordre biologique (hormones, instinct, tout ce qu'on veut) et dans ce cas là, la question de l'égalité ne pourra dépendre, au final, que d'un traitement "médical" du problème (jeu sur les hormones mâles et femelles, bidouillages génétiques...) ; soit ces différences sont d'ordre culturel social et économique et dans ce cas là le combat féministe n'a aucun sens, comme le rappelait Solko car, s'il n'y a pas de différence notable de nature entre les hommes et les femmes, je ne voit pas pourquoi les premiers devraient être tenus pour être plus responsable du bordel actuel que les secondes. Nous sommes tous dans le même bateau depuis des millénaires que je sache...

    Et le problème de l'argumentaire féministe, c'est souvent qu'il veut jouer (et gagner) sur les deux tableaux : dénoncer l'oppression du mâle et proclamer l'égalité de nature...

    Forcément, y a un truc qui cloche.

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  12. Personnellement le féminisme ne m'a jamais intéressée, me hérisserait même plutôt, mais comme je n'y connais rien, je n'en parle pas. Dans le "Dictionnaire des Utopies" de Michèle Riot-Sarcey, Thomas Bouchet et Antoine Picon, il y a dix pages sur le féminisme (américain, anglais, français) : jamais pu les lire. Le ferai si j'en ai besoin un jour.
    Ma réaction à votre texte de l'autre jour, Stéphane, a été viscérale (on ne contrôle pas tout). La conversation que vous rapportâtes eût-elle été entre un homme et une femme, j'en eusse seulement rigolé. Je n'aurais même pas posté. Là, deux Marie-Chantal, c'était beaucoup :)

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  13. La conversation que vous inventâtes et non que vous rapportâtes, bien sûr. C'est tellement bien fait qu'on s'y croit. (sourire)

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  14. "Le débat n'est pas neuf, mais il semble être de plus en plus difficile à poser aujourd'hui sans se faire taxer...."
    Tout le problème est là, Stéphane. Pour toutes les grandes questions humaines.
    Parce qu'aucune de ces questions n'a été résolue, que l'apparence a triomphé et que reprendre le débat au chapitre 1, pour les salopards qui ont le guidon comme pour ceux qui veulent à tout prix faire moderne, apparait dès lors comme du rabachage.
    C'est ce qu'on peut appeler le confusionnisme intéressé.
    Aucune question sur la place de la dignité, de l'égalité et du libre choix de son mode de vie n'a été approfondie. Politiques, philosophes, éducateurs, écrivains, artistes de tout poil, théoriciens à la mords-moi l'noeud, etc, etc etc..n'ont fait que du replatrage et distribué une illusion.
    Le débat, il est à reprendre de A à Z.

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