vendredi 3 septembre 2010

C'EST REPARTI !

L’été a soufflé fort, côté orages, tourbillons caractériels, inondations, ouragans et autres réjouissances du réchauffement climatique promis par la stratégie globale de la peur et de l’enfermement sécuritaire.
Qu’il souffle, donc l’été qui s’enfuit ! Qu’il éteigne les dernières chandelles ! Elles ne resplendissent pas tant ! Qu’on ait enfin tout loisir de jouir de nos propres peurs !
Mais, pour rageur qu’il fût, ça n’est pourtant point l’été qui avait dispersé les quatre matelots du radeau Non de Non. Ce serait plutôt les alizées, chacun étant parti, poussé par des désirs de s’éloigner.
Ah ! S’éloigner ! Mais s’éloigner d’où ? Nous n’allons nulle part et arrivons de n’importe où.
Aux lisières de l’automne, la bande des quatre se propose donc de se réunir une nouvelle fois à la barre. La barre des équinoxes incertains. Cap inconnu. Les seuls marins qui ne se soient jamais fourvoyés sous les étoiles sont bien ceux dont le cap était inconnu. Aucun risque de déception en abordant une terre nommée Hasard.
Je dis ça, abusant avec délectation de l’allégorie, tant il est vrai qu’aucune illusion ne nous guide en jetant nos mots dans les profondeurs de cet océan toujours en extension des blogs et des sites…Des milliers sont ouverts sur la route. Les mots, les colères, les désespoirs et les espoirs, les avenirs, les passés, les convictions, les insignifiances, s’entrechoquent en un épouvantable brouhaha.
Chacun a son mot à dire. Les voix ont peut-être tué les voix. Drôle de monde, monde accompli où les gens ne lisent plus, nous rabâche-t-on, mais écrivent de plus en plus. Comme peut-être ils ne l’ont jamais fait et comme si, étranglés par le silence, nous étions tous pris d’une frénésie de dire.
Alors tissons donc, nous aussi, nos mots. Participons au tumulte. Tissons-les à l’ancienne sur des métiers révolus ! Car que nous voudrait une modernité en écriture, et dans l’art en général, dans un monde qui n’a pas encore répondu à la moindre des plus petites questions humaines, sinon masquer le vide et le désarroi du divorce des hommes d’avec le monde humain ?
Nous sommes plus en retard sur les consciences que le premier des Australopithèques en guerre instinctive de survie avec son environnement.
Nous dirons donc simplement ce que nous avons à dire, répétant par endroits, même, les mots des autres, les mots de ceux qui sont passés en laissant quelque chose de nous.
Et si tu veux nous rejoindre à bord de ce radeau qui vogue, qui vogue pour le plaisir de voguer, il y a de la place. Prends ton quart et pousse toi aussi ton cri.
Quelqu’un qui pousse un cri quand la maison brûle ne demande pas forcément à ce qu’on l’entende et il sait bien que ce cri n'éteindra pas les flammes
Non de Non est un blog comme les autres parce qu’il s’époumone dans l’évidence sans cesse réitérée.
Roland, Stéphane, O’Prato, Bertrand

3 commentaires:

  1. Épatant, votre édito !

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  2. Du neuf pour cette rentrée, enfin...

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  3. Zo d'Axa ! En personne ! Mince alors ! C'est jour de fête, alors !!!

    SB

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