jeudi 2 décembre 2010

REMARQUES EN PASSANT : L

REMARQUES EN PASSANT

ABECEDAIRE

Par Alain Sagault

°-°

LAPSUS

Je veux parler des avis de parution des deux livres que Klépal et moi venons de publier, et je m’entends dire : « mes envies de parution »…

LAPSUS (bis)

L’affaire Bettencourt, c’est un véritable awoerthement, Pardon, avortement. Attention, je n’ai pas dit : Woerth ment. Est-ce que j’ai une tête à dire des méchancetés, pardon des mensonges ?

C’est comme pour Courroye, je n’ai jamais dit que c’était un procureur dévoyé, j’ai écrit que c’était un procureur dévoué. C’est pas tout à fait pareil, quand même…

LÉGALITÉ

Ils n’ont rien fait d’illégal, paraît-il.

C’est bien le drame.

Le plus grave, c’est qu’ils n’aient rien fait d’illégal !

Si réellement tous les abus absolument scandaleux dont se sont rendus coupables Sarkozy et son gouvernement sont légaux, alors c’est plus qu’une affaire d’état, c’est une société tout entière qui marche sur la tête.

Il est effarant, il est monstrueusement scandaleux qu’il soit légal de rendre 30 millions d’euros à une milliardaire qui par toutes sortes de moyens légaux finit par ne donner aux impôts que des miettes de son immense fortune.

Il est effarant et monstrueusement scandaleux que la femme d’un ministre du budget puisse être embauchée pour 180.000 euros par an plus les bonus, soit pour ne rien faire, soit pour aider à frauder le fisc dont est responsable son mari.

La liste de ces abus scandaleusement légaux serait trop longue. Suffit de dire que dans une société normale aucun de ces scandales ne pourrait jamais être considéré comme légal, pour la bonne raison que chacun d’entre eux représente un viol délibéré tant du contrat social que des principes qui fondent la république française.

Dans cette république irréprochable, où est la Liberté ? Où, l’Égalité ? Où, la Fraternité ?

Si ce qu’ont fait les Woerth est légal, alors il faut de toute urgence changer la loi !

LENTEUR

Longtemps j’ai travaillé très vite, ce qui m’autorisait des plages de paresse étalées à perte de vue, des farniente élastiques. Je suis bien plus lent désormais, mes temps de loisir, devenus des temps morts à mes yeux, ont rétréci comme peau de chagrin, si bien que je n’ai plus du tout le temps de ne rien faire.

Ça me manque…

LIBÉRALISME

Le libéralisme a quelque chose d’aberrant dans son fondement même, puisqu’en dernière analyse son projet consiste à mettre l’ordre social au service de l’anarchie. De cette irrationalité schizophrénique originelle découlent les contradictions incessantes qui le rendent si naturellement catastrophique et si complètement incurable.

LIBÉRAL-NAZISME

Le nazisme n’est jamais que le comble du capitalisme et son aboutissement – la folie qui le prend quand sa soif de pouvoir et de profit, ou les nécessités de sa survie, l’amènent à abandonner les quelques restes de valeurs morales qui le rendaient sinon supportable du moins provisoirement viable.

Car avec son idéologie de la croissance perpétuelle et de la prédation infinie, le capitalisme plus ou moins soft n’est pas tenable sur le long terme.

Sa seule chance de survie est de devenir suffisamment hard pour espérer prolonger par la dictature des « élites » l’agonie programmée de son inévitable autodestruction.

Condamné par sa boulimie à finir par s’auto-dévorer, son élan même et jusqu’à son instinct de conservation le portent irrésistiblement à une forme ou une autre de ce nazisme dont il partage tous les principes.

Cette volonté de puissance délivrée de tout scrupule, qui est l’idéal même du nazisme, et qui fonde également la démarche du capitalisme, est par essence incompatible non seulement avec une authentique démocratie, mais encore avec le fonctionnement cohérent – pour ne même pas parler d’équité – d’une société humaine.

Ferreri l’avait illustré dans la terrible métaphore de « La grande bouffe » : l’excès est suicidaire.

LIBRE

Je ne me crois pas libre. Je me crois seulement libre d’admettre que je ne le suis pas, et de tenter d’en tirer les conséquences.

LIVRES

Il est des petits livres que j’aime. Je préfère souvent aux pavés les petits cailloux, dont la taille modeste semble augmenter les capacités de résonance, les échos qu’ils suscitent ; on dirait, quand on les laisse tomber dans le puits de notre mémoire, que les rides qu’ils y font naître s’élargissent en cercles concentriques toujours plus grands et qui n’en finissent pas de faire vibrer notre diapason intime.

J’ai beaucoup plus appris de « Notre philosophe », « L’ami retrouvé », ou « L’esprit de perfection » que de tous les pensums de Sartre. Peu de pages, beaucoup d’effet. Il est temps de renvoyer à leurs études les cuistres faiseurs de thèses ; leurs gros sabots sentent par trop la chandelle.

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